MISE EN GARDE

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Ces informations sont, avant tout, destinées aux professionnels de la santé. Si vous pensez être concerné pour vous ou pour quelqu’un de votre entourage,ne prenez aucune décision(arrêt du produit par exemple) sans en avoir discuté avec votre médecin traitant.

Contraception et méningiome : nouvelles recommandations

Une étude épidémiologique a montré une très faible augmentation du risque de méningiome associé à une contraception orale par désogestrel seul, notamment chez les femmes > 45 ans ou en cas d'utilisation prolongée > 5 ans. Le comité scientifique temporaire (CST) de l'ANSM a considéré comme hautement probable que cette très faible augmentation du risque de méningiome concerne également les pilules combinées à base de désogestrel 150 µg/éthinylestradiol ainsi que l'implant contraceptif Nexplanon®, composé d'étonogestrel (métabolite actif du désogestrel).

 

L’ANSM recommande, en cas de contraception par désogestrel seul ou en association à l'éthinylestradiol ou par implant contraceptif Nexplanon® (*) :

  • D’informer les patientes > 45 ans ou traitées depuis > 5 ans de la très faible augmentation du risque de méningiome
  • De vérifier les traitements antérieurs par progestatifs et leur durée d'utilisation avant toute prescription ou changement de contraception hormonale progestative
  • Après 45 ans, de réévaluer la pertinence du maintien de cette contraception compte tenu du risque de méningiome et d’éviter de prescrire des associations œstroprogestatives en relais, au regard du risque thrombo-emboliques veineux ou artériel associé
  • De prescrire une IRM :

– À l'instauration du désogestrel (ou de l’implant) en cas d'exposition antérieure de > 1 an à un ou plusieurs progestatifs à risque (**)

En cas de signes évocateurs de méningiome (maux de tête persistants, troubles visuels, faiblesse musculaire, troubles de l'équilibre, troubles du langage, pertes de mémoire, épilepsie nouvelle ou aggravée).

  • D’arrêter le désogestrel (ou l’implant) en cas de découverte de méningiome et d’orienter systématiquement vers un neurochirurgien

En cas d'antécédent de méningiome ou de méningiome existant, un traitement progestatif ne doit pas être utilisé, sauf exception, à discuter de façon pluridisciplinaire.

 

(*) Contraceptifs concernés par ces recommandations :

  • Pilule microprogestative à base de désogestrel 75 µg : Antigone®, Optimizette®, Elfasette®, Cerazette®, et les génériques des laboratoires Biogaran, Cristers et Sandoz
  • Pilule œstroprogestative à base de désogestrel 150 µg/éthinylestradiol : Desobel®, Mercilon®, Varnoline®, et les génériques des laboratoires Biogaran, EG Labo et Viatris
  • Implant contraceptif sous-cutané Nexplanon® 68 mg

 

(**) Progestatifs à risque de méningiome : chlormadinone (Lutéran® et génériques), cyprotérone (Androcur® et génériques), nomégestrol (Lutényl® et génériques), médrogestone (Colprone®) et médroxyprogestérone (Dépo-Provera®).

 

Texte intégral - ANSM - 20/03/2025