Lemtrada® (alemtuzumab) : Nouvelles restrictions d'utilisation en raison d’effets indésirables graves
Depuis le signalement d’effets indésirables graves (EI) cardiovasculaires et immunitaires en 2019 (cf alerte du CRPV du 06.05.2019), l’EMA a procédé à la réévaluation du bénéfice/risque de Lemtrada® et a conclu que :
Ces nouveaux EI graves, d’issue parfois fatale, sont des:
- Réactions en lien avec la perfusion (pendant ou dans les jours suivants) : infarctus du myocarde, hémorragie cérébrale, dissection des artères cervico-céphaliques, hémorragie alvéolaire pulmonaire, thrombopénie chez des patients parfois sans facteur de risque
- Troubles auto-immuns après le début du traitement (et jusqu'à au moins 48 mois) : hépatite auto-immune, hémophilie A, lymphohistiocytose hémophagocytaire (fièvre, hépatomégalie, cytopénie)
- Réactivations du virus Epstein-Barr, y compris des hépatites
Désormais, Lemtrada® :
- est uniquement indiqué chez les adultes atteints de sclérose en plaques rémittente et hautement active malgré un traitement adéquat avec au moins un immunomodulateur ou si la maladie s’aggrave rapidement (≥ 2 poussées invalidantes par an et nouvelles lésions à l’imagerie cérébrale)
- fait l'objet de nouvelles contre-indications: infection sévère active jusqu'à résolution complète, HTA non contrôlée, antécédents de dissection artérielle cervico-céphalique, d'AVC, d'angor ou d'IDM, coagulopathie sous traitement antiplaquettaire ou anticoagulant, maladies auto-immunes associées.
- ne doit-être administré qu'en milieu hospitalier disposant d'un accès direct aux soins intensifs
avec :
- contrôle ECG, NFS-plaquettes, transaminases, créatininémie, fonction thyroïdienne, analyse d'urine avant chaque perfusion
- surveillance clinique (dont pression artérielle) continue ou fréquente (≥ 1 fois par heure) avant, pendant la perfusion et au moins 2 heures après
- arrêt de la perfusion en cas de symptôme évocateur d'effet indésirable sévère
- contrôle de plaquettes dès la fin de la perfusion à J3 et J5 du 1er cycle et à J3 de tous les cycles ultérieurs.
Les patients doivent être informés
- de la possibilité de survenue d’une réaction tardive, nécessitant une consultation médicale, en particulier du risque de survenue d'autres maladies auto-immunes dans les 48 mois après la dernière perfusion, ce qui nécessiteune surveillance .