Rétinoïdes : Nouvelles informations sur le risque tératogène et de troubles psychiatriques
Les rétinoïdes per os en dermatologie et en cancérologie (acitrétine, alitrétinoïne, isotrétinoïne, trétinoïne, bexarotène) sont hautement tératogènes. Des troubles psychiatriques sont également rapportés. L'ANSM, suite à la communication de l’EMA, fait part du renforcement des informations (cf PJ Lettre aux professionnels de santé - ANSM - 12/2018).
Pour résumer les données actuelles :
Rétinoïdes oraux : contre-indiquéspendant la grossesse et chez la femme en âge de procréer en raison de leurs effets tératogènes
- Respect obligatoire du Programme de prévention des grossesses (PPG)* : - contraception efficace au moins 1 mois avant, pendant, et 1 mois après l’arrêt du traitement,
-test de grossesse avant le traitement, chaque mois pendant le traitement et 1 mois après l’arrêt (pour acitrétine : contraception au moins 3 ans et test de grossesse tous les 1 à 3 mois pendant 3 ans après l’arrêt)
- arrêt immédiat du rétinoïde et consultation médicale en urgence en cas de suspicion de grossesse
- Des troubles psychiatriques (dépression, aggravation de dépression, idées suicidaires, sd psychotique, anxiété ou troubles de l'humeur) sont rapportés :
- une attention particulière est nécessaire avant leur prescription en cas d’antécédent psychiatrique
- informer les patients (voire leur entourage) du risque et de la nécessité de consulter leur médecin en cas de changement de l'humeur et/ou du comportement
- surveiller tous les patients pour détecter tout signe de dépression et si nécessaire, stopper le rétinoïde et éventuellement instaurer un traitement.
Rétinoïdes topiques (adapalène, alitrétinoïne, isotrétinoïne, trétinoïne, tazarotène) : contre-indiqués par précaution chez les femmes enceintes ou planifiant une grossesse (cas de malformations après application en grande quantité).
* PPG : concerne l’acitrétine, l’alitrétinoïne et l’sotrétinoïne. Le bexarotène et la trétinoine orale sont également tératogènes et une contraception doit être associée mais un PPG n’est pas jugé nécessaire du fait de la prise en charge hospitalière dans leurs indications oncologiques.