5-fluorouracile et capécitabine : Dépistage systématique d’un déficit en DPD avant le traitement
Les fluoropyrimidines, 5-fluorouracile (5-FU) et capécitabine, utilisés dans le traitement de nombreux cancers, sont métabolisés par la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD). Certains patients présentent un déficit enzymatique en DPD partiel (3 à 10 % de la population caucasienne) ou total (0,1 à 0,5 %). Or, en cas de déficit enzymatique en DPD des toxicités sévères parfois d’évolution fatale sont rapportées secondaires à la surexposition.
Les modalités de dépistage des déficits en DPD avant l’initiation d’un traitement par 5-FU ou capécitabine font actuellement l’objet de discussion sur le plan national et européen.
Dans l’attente d’une position consensuelle européenne, l’ANSM :
- Recommande le dépistage d’un déficit en DPD avant toute initiation de traitement par fluoropyrimidine, conformément aux recommandations du GPCO-Unicancer et du RNPGx (*). Ces recommandations précisent le type de dépistage recommandé, la conduite à tenir en fonction des résultats du dépistage et les laboratoires hospitaliers français qui réalisent ces tests.
- Précise que le Vistogard® (uridine triacétate), antidoteen cas de surdosage en fluoropyrimidine ou de toxicité grave et/ou inhabituelle indiqué dans les 96 heures suivant la fin d’administration du traitement, est disponible dans le cadre d’une ATU nominative octroyée par l’ANSM mais avec un délai de 24 à 48 heures. L’efficacité du médicament au-delà 96 heures suivant la fin de l’administration d’une fluoropyrimidine n’a pas été démontrée.
Texte intégral - ANSM - 08 et 28 Février 2018
*Loriot M-A, et al. Dépistage du déficit en dihydropyrimidine deshydrogénase (DPD) et sécurisation des chimiothérapies à base de fluoropyrimidines : mise au point et recommandations nationales du GPCO-Unicancer et du RNPGx. Bull Cancer (2018), https://doi.org/10.1016/j.bulcan.2018.02.001